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Aujourd’hui, un Sauveur nous est né

Messe de la nuit de la Nativité du Seigneur, Année C, 24 décembre 2021
Lectures : Is 9, 1-6 ; Ps 95 (96), 95 (96), 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13a, 13bc; Tt 2, 11-14
Évangile selon saint Luc 2, 1-14

Homélie du frère Bernard Senelle

 

« Aujourd’hui, un Sauveur nous est né ».  Une naissance est toujours, nous le savons un grand événement, aussi petit que soit l’enfant, il tient toujours une grande place en arrivant dans la famille. Il est au centre, on vient le voir et lui offrir des jouets, des cadeaux, on visite la maman et surtout on s’émerveille. Frères et sœurs, nous célébrons une belle actualité, un événement qui n’a pas immédiatement fait le buzz mais qui, 2000 ans après rassemble encore un tiers de l’humanité, plus de deux milliards de chrétiens et même au-delà.

Et puis, cet enfant c’est un peu nous, hommes femmes, disciples du Christ nous lorsque nous acceptons de quitter le masque de nos fonctions, d’abandonner un peu de notre carapace, de laisser notre armure. Lire la suite >>>

« Tout homme verra le salut de Dieu »

2ème dimanche de l’Avent, Année C, 05 décembre 2021
Lectures : Ba 5, 1-9 ; Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6 ; Ph 1, 4-6.8-11
Évangile selon saint Luc 3, 1-6

Homélie du frère Bernard Senelle

Au milieu des pouvoirs séculiers et des grands prêtres, tandis que de sinistres personnages sont sur le devant de la scène, une voix non autorisée se fait entendre et crie dans le désert. C’est Jean-Baptiste qui appelle et annonce le salut de Dieu, il nous dit que la joie est encore possible sur ce chemin où l’on tombe mais où il est possible de se relever autant de fois. Au milieu des temps troublés qui sont aujourd’hui encore les nôtres, Dieu s’avance et nous parle par la bouche du prophète : « Quitte ta robe de tristesse et de misère et revêt la parure de la gloire de Dieu » Cette gloire recèle la beauté de notre histoire humaine, elle en traduit toute la richesse et la splendeur.

C’est au désert que Jean parle, dans un lieu austère, un lieu de dépouillement et de solitude. C’est l’endroit que Dieu a choisi pour inaugurer les temps nouveaux. Tout commence dans un lieu symbole de chaos, image des débuts absolus, du temps pendant lequel tout est encore possible. Du désert au feu de l’Esprit, tel est l’itinéraire possible pour qui donne son fiat au Dieu de Jésus-Christ. Lire la suite >>>

Vivre notre vie terrestre dans la béatitude de Dieu

Fête de toutes les Saintes et de tous les Saints – Dimanche 1er novembre 2021
Lectures : Ap 7, 2-4.9-14 ; Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6 ; 1 Jn 3, 1-3
Évangile selon saint Matthieu 5, 1-12a

Homélie du frère Adriano Oliva

Frères et sœurs, en cette solennité de tous les saints, nous sommes appelés à lever notre regard en suivant l’ange qui monte « du côté où le soleil se lève » : nous sommes appelés à considérer notre vocation et notre destinée, sans oublier le jugement qu’évoque l’Apocalypse, « Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu ».

Frères et sœurs, le jugement de Dieu sur nous et sur le monde n’est pas quelque chose de révolu qui appartient à une vieille théologie de la peur, de la terreur et de la soumission, mais c’est un élément intrinsèque à la prédication de Jésus et des Apôtres, parce qu’il affirme et il reconnaît notre dignité et notre responsabilité dans nos choix et nos engagements les plus libres. Lire la suite >>>

« Écoute, Israël ! Le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Un »

31ème Dimanche du temps ordinaire, Année B, 31 octobre 2021
Lectures : Dt 6, 2-6 ; Ps 17 (18), 2-3, 4, 47.51ab ; He 7, 23-28
Évangile selon saint Marc 12, 28b-35

Homélie du frère Gabriel Nissim

« Écoute, Israël ! Le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Un », ou, comme Jésus le disait lui-même chaque matin, chaque soir : « Shema, Israël, Adonaï Elohénou, Adonaï Erad ». Comme aussi Marie, Joseph, tous les disciples. « Le Seigneur est notre Dieu », et alors tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de tout ton esprit, de toutes tes forces.

Avec cette conséquence immédiate : si Dieu est Un, s’il est l’Unique, tu aimeras ton prochain comme toi-même. Aimer, en actes et en vérité, cela vaut mieux – bien mieux – que toutes les prières et les sacrifices. Lire la suite >>>

Henri Dominique Saffrey (1921-2021)

Le Père Saffrey laisse une oeuvre scientifique monumentale, principalement consacrée à l’édition et à l’interprétation d’ouvrages majeurs du néoplatonisme grec de l’Antiquité tardive, dans la période qui après Plotin couvre les IVe-VIe siècles après Jésus-Christ, de Porphyre à Damascius. Il appartient à la famille des grands savants qui, au long du XXe siècle, et pour certains au début du XXIe siècle, pæar leurs talents conjugués de philologues, de philosophes et d’historiens, ont restitué les multiples facettes de la pensée philosophique et théologique, et la spiritualité, des derniers païens dans une ultime résistance à la christianisation de l’Empire romain et byzantin. Nommons Eric Robertson Dodds, André-Jean Festugière, Leendert Gerrit Westerink, Alain-Philippe Segonds, ou encore Jean Pépin et Pierre Hadot. Pourtant ses débuts dans les études d’histoire de la philosophie, embrassées après sa formation initiale de Centralien, furent ceux d’un latiniste : sous la direction du Père Hyacinte Dondaine, il édita en 1954 le Commentaire de saint Thomas d’Aquin sur le Liber de causis, suivant l’idée du Père Marie-Dominique Chenu qui avait montré que le platonisme de Thomas était aussi important que son aristotélisme. L’édition du Commentaire de Thomas, accompagnée quelques années plus tard d’un important article sur le Liber de causis, fut suivie en 1955 d’un ouvrage sur les fragments du De philosophia d’Aristote (réédité en 2016 en même temps qu’un compte rendu d’Harold Cherniss). Commençait alors une carrière d’helléniste. Le Père Saffrey, parti étudier à Oxford avec le Professeur Eric Robertson Dodds… Lire la suite >>>


Homélie aux Obsèques du fr. Henri Dominique Saffrey

Pour commencer, je voudrais citer l’introduction au texte que le Père Saffrey avait écrit sur l’un de ses maîtres, le Père Festugière, décédé en 1982 à 84 ans :

Il faudrait plusieurs voix pour rappeler parmi nous comme il convient la mémoire du père André, Jean Festugière. Les uns l’ont connu au début de sa vie religieuse, les autres, vers la fin, auprès de certains il est passé inaperçu. Il semble donc impossible de parler de lui d’une manière qui plaise à tous. Pour les uns, il fut un ami très cher ; ses mots cruels et parfois injustes lui ont aliéné les sympathies des autres ; pour beaucoup il a semblé inaccessible et confiné dans son travail. Ces derniers peuvent se rassurer. Le travail acharné du Père Festugière a produit 70 livres et 175 articles, sans compter les recensions, les cours et les conférences prononcées dans les diverses universités de l’Europe et de l’Amérique. C’est pourquoi celui qui relira l’œuvre du Père Festugière le retrouvera.[1]

[1] H.D. Saffrey, « Le Père André Jean Festugière,(1898-1982) », Ut sint unum, 1982, p. 94.

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À la fontaine du baptême, Jésus-Christ est devenu notre vie

29ème dimanche du temps ordinaire, Année B, 17 octobre 2021
Lectures : Is 53, 10-11 ; Ps 32 (33), 4-5, 18-19, 20.22 ; He 4, 14-16
Évangile selon saint Marc 10, 35-45

Homélie du frère Jean-Christophe de Nadaï

À la fontaine du baptême, Jésus-Christ est devenu notre vie. Or, c’est le sang qui, selon l’Écriture, est le siège de la vie. Devenus membres du corps de Jésus Christ, un même sang, une même vie coule en lui et en nous. Le Christ relève à maints endroits de l’Évangile cette conformité entre notre vie et la sienne. Ainsi quand il déclare : …  Lire la suite >>>